Le mariage

À la création de l’humanité, une tâche merveilleuse nous fut confiée par le Céleste : répandre notre flamme aux quatre coins de Célès afin d’y dissiper l’obscurité. Comme l’affirma le Prophète lors de la bénédiction de Lys d’Or, « Ce n’est que par l’enfantement et l’éducation des nouveaux Hommes dans les voies du Dieu que l’Humanité embrasera le monde ». L’union dans les liens du mariage de deux enfants du Céleste devrait donc avoir pour but l’un de ces deux faits.
Témoignage de l’Omniscience, Recueil des Témoins

 Grandeur Nature l'Enclave

Les moeurs

Exigé autant par le Roi-Prophète que par le Céleste, le mariage est l’union sacrée de deux –ou parfois davantage à Pyrae- individus se vouant mutuellement une exclusivité charnelle. Pour le Roi-Prophète, le mariage était la garantie d’un royaume respectueux de l’ordre, de la tradition et de l’héritage des familles édifiant chaque jour notre nation. Sans mariage devant le Céleste, l’Homme n’est qu’une bête succombant à ses passions et laissant ses pulsions lui dicter son comportement. Pour le Céleste, le mariage est la condition de réalisation de l’ultime commandement qu’il a implanté en nos cœurs et nos âmes : répandre sa lumière sur Célès tout entière et éduquer les nouveau-nés afin qu’ils s’élèvent par leur liberté vers la grâce du Dieu.

Toute relation entre deux amoureux doit donc être confirmée devant le Céleste et ses institutions officielles avant d’engendrer un nouveau-né ou de permettre l’éducation d’un enfant. Ce n’est que lorsque ce sera fait que le couple pourra mettre au monde un nourrisson qu’il élèvera dans les voies sacrées. Ce sera là non seulement son droit en tant qu’amoureux officiellement reconnus par le Dieu, mais aussi son devoir. Si jamais l’union célébrée ne devait pas permettre l’enfantement –par exemple en raison de la maladie de l’un des mariés ou, chose plus rare, de conjoints de même genre-, le couple devrait alors veiller immédiatement à recueillir sous son aile bienveillante un enfant abandonné ou un bâtard rejeté de ses parents naturels. Tel que prévu dans le Recueil des Témoins, ce ne sont pas le sang ou les origines de l’Homme qui forgent sa destinée, mais ses choix et ses actions. Étant dotés du libre arbitre, tous les enfants peuvent être éduqués noblement par des couples adéquatement scellés dans la foi célésienne.

Enfin, il sera extrêmement mal perçu qu’un mariage soit tenu à l’insu des familles des futurs mariés et de leur entourage. Bien sûr, aucun passage du Recueil des Témoins n’oblige à la présence d’observateurs lors des cérémonies d’union, mais il est communément admis que les liens tissés lors d’un mariage secret ne seront jamais aussi puissants et contraignants que ceux acceptés devant le royaume tout entier. Si aucune congrégation religieuse n’a l’autorité pour annuler de tels mariages clandestins, plusieurs familles iront jusqu’à nier leur légitimité et à en réfuter la validité.

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Les coutumes

Variant fortement de palatinat en palatinat, la tradition du mariage comporte néanmoins toujours deux étapes que l’ensemble des sujets du royaume respectent assidument.

Tout d’abord, avant la cérémonie, les futurs époux et leurs familles se doivent de discuter de la dote en jeu et, surtout, de la partie qui offrira la dite dote. Effectivement, femmes et hommes étant égaux devant le Céleste, ce n’est ni à l’un ni à l’autre de remettre de facto une dote à la famille de son conjoint. Selon la tradition, ce sera à la famille la moins influente, reconnue et riche de confier à sa contrepartie un somme de richesses ou de promesses suffisantes pour acheter l’amélioration de statut offerte au futur époux. De plus –et il s’agira souvent là de la dote ayant la plus grande valeur-, les mesnies devront décider qui, de la femme ou de l’homme, transmettra aux futurs enfants son nom de famille. Bien sûr, jamais les enfants ne pourront porter les noms des deux familles, cette pratique ébranlant littéralement les fondations de la féodalité et de l’aristocratie ébénoise. En somme, c’est de cette façon que les familles les plus réputées assureront la pérennité de leur lignée et que leurs semblables de plus basse extraction diminueront en prestige. D’ailleurs, il est important de noter qu’aucune loi ou tradition n’oblige l’époux ou l’épouse à abandonner son nom de famille lors du mariage. Si certaines maisons accepteront cette condition, elle n’est en aucun cas une nécessité.

Lorsque la question de la dote sera résolue, la cérémonie de mariage pourra avoir lieu. Peu importe les enrobages dont l’événement sera affublé dans les diverses cultures du royaume, le coeur de la cérémonie restera le même. Après avoir été présenté aux convives présents, chaque futur époux enflammera une chandelle, symbole de la lumière sacrée du Céleste. Par la suite, ils marcheront tour à tour l’un autour de l’autre afin de purifier leurs êtres par les flammes et la lumière. Ensuite, simultanément, ils propageront à un cierge leurs flammes respectives et placeront leurs mains jointes au-dessus du feu nouvellement créé. Alors que leurs mains seront enveloppées par deux rubans de tissu aux couleurs de leurs familles, les mariés prononceront finalement leurs voeux devant le Céleste.

Finalement, il est important de savoir qu’il n’existe aucun moyen d’obtenir le divorce pour un engagement correctement prononcé devant le Céleste. La seule manière d’obtenir l’annulation d’un mariage -et il ne s’agit guère d’un divorce- est de démontrer devant les autorités de la congrégation religieuse qui procédèrent au mariage qu’un vice de procédure eût lieu lors de la cérémonie et que le consentement de l’un des deux époux ne fut guère obtenu adéquatement. Ainsi, nul mariage ne peut être sanctifié si le libre arbitre des concernés est brimé.